Une grande voie comme “Titanic” se fait sur un coup de tête. Il ne faut pas trop y réfléchir en avance, on y va parce qu’on a eu une grande envie le soir avant, c’est tout!
Depuis que j’habite sur Grenoble, plein de gens m’ont conseillé d’aller grimper dans cette voie, la plus haute de Chartreuse. Pour mon copain Benoit, elle fait partie d’une de ses grands rêves et en plus c’est une voie de Mussato. Quoi de plus pour être motivé!
Réveil à six heures du matin, on est vendredi le 24 juin, une des journées des plus chaudes de l’année. Surement pas les conditions idéales car la paroi passe à l’ombre vers 15 heures. Mais bon, quand on est motivé on fait abstraction de tout.
La marche d’approche nous a déjà bien séchée mais ce n’étais rien comparé à ce qui nous attendait après. Je suis partie dans la première longuer…mon dieu, comme je me suis fait rouster dans ce 7a+! Une longueur qui déroute complètement et un rocher bien péteux. Bref, j’ai été tendue comme un string dès le début.
Le même jeux dans les 3 longueurs suivantes. Dans la plus facile et plus péteux, un 6c, j’ai arraché une grosse prise et je me suis retrouvée dans la corde. Avec Benoit, on a subi le soleil rasant mais on a avancé quand même. Pour être honnête, je me suis dit après les six premiers longueurs que j’allais jamais monter la corde à haut. Cotations serrés, grimpe exigeantes et rocher moyen….aie, aie, aie.
Benoit s’est régalé comme un dingue en second, à part les petits traversées…Pour moi qui étais en tête c’était un autre jeux. J’étais vraiment crispé sur ce rocher pas très solide de Chartreuse et je me suis battue dans des 7a’s comme dans un 8a. Mais vous savez quoi, j’ai kiffé! Plus on montais, plus j’ai familiarisé avec ce style et j’ai commencé à me sentir complètement à l’aise. Vers 14 heures on est arrivé au pied du premier 7b et à ce moment là, la paroi passait à l’ombre.
J’ai continué à me battre, j’étais à fond et super concentré à chaque longueur. Toutes sauf une, sont passées à vue. J’ai prit une petite chute dans le 7c car la fissure du départ dans le crux a été bien mouillé. J’étais un peu dégouté, mais ma fois, c’est la nature. Je me sentais tellement dans mon élément et j’ai adoré de partir complètement à vue dans cette aventure de 450 mètres avec des longueurs bien soutenue. Tout ça avec mon chérie qui étais aux anges et qui a aussi donné le meilleur de lui même. Bonheur. Vivre le moment présent. A deux.
On a pas eu le temps de faire les deux derniers 6b’s car la nuit a commencé gentiment à tomber et comme on a bien fait. On s’est retrouvé aux pied de la voie à 22:00. 12 heures de grimpe, à 24:00 on était dans un Kebab à Crolles, à mourir de soif et de faim. Heureux, éclaté et les pieds en feu.
Un immense merci une fois de plus au grand maitre Philippe Mussato pour l’ouverture de cette voie. Quel idée!!!!;-)
Merci Benoit d’avoir vécu une si belle aventure avec moi. Vive d’autres, vive la vie!
